Depuis plusieurs années, je me suis pris de passion pour les relations qu’entretiennent en profondeur texte et textile. A côté d’une parenté étymologique, les deux mots partagent une même structure, un même principe d’unité : le tissage, métaphorique ou technique. De nombreuses cultures, tant occidentales qu’orientales ont puisé dans les ressources de ce dialogue fécond.
Le texte se fait témoin d’une histoire des relations entre liciers et artistes, une histoire de la tapisserie, une histoire de la sensibilité textile. Le récit présenté n’est pas linéaire, plutôt composite et chorale. Le texte chemine vers une résolution technique et existentielle sans jamais verrouiller le sens. Le style général s’apparente à une conférence gesticulée, mêlant technicité et autobiographie. L’écriture a clairement une visée didactique, mais comme un prétexte pour travailler une matière sensible, intime.
Extrait du spectacle : "« Je ne suis pas habitué à une telle liberté, à une telle responsabilité. Lorsque je tisse, il m’arrive parfois de souligner une forme d’un léger trait rouge, même si l’artiste ne l’a pas prévu, parce que le tissage révèle des besoins imprévus. Par exemple, la couleur sur l’écheveau de laine n’est pas identique à la couleur de cette même laine une fois tissée. La tapisserie enregistre en effet une multitude de petites ombres portées, dues aux ondulations typiques de l’armure de toile. Je dois toujours rehausser les couleurs. Tout est faux, mais à la fin, c’est vrai ! »
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